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Into the Wild :

l'aventure de Valentin et Caroline

Saint Pantaléon, Dimanche 16 Février 2014, l’après-midi

 

Arrivée sur le lieu : 2 grands sourires, ceux de Caroline et Valentin. Ils nous accueillent malgré le froid et l’humidité de ce mois de Février : deux sourires francs, heureux de nous rencontrer, et certainement de nous faire partager le rêve auxquels ils tentent de donner vie dans la réalité.

 

Dès nos premiers pas dans le chemin qui descend jusqu’à leur lieu de vie niché dans le creux de deux vallons, la discussion s’engage naturellement, facilement. Comme si chacun se connaissait déjà un peu. Certainement partage-t-on des rêves, des inquiétudes, des questionnements ? Le plus sûr, c’est qu’on partage une intention, tendue vers un avenir dont on rêve, pour lequel chacune des personnes constituant notre groupe de voyageurs a déjà fait la part la plus difficile peut-être : décider de sortir de ses réflexions et se mettre à l’action, à commencer par prendre la route pour aller rencontrer physiquement ces personnes qui osent vivre leurs rêves, leur idée d’une contribution pour un monde futur plus juste et harmonieux.

 

Commence alors la présentation de leur histoire :

« Toucher à tout, c’est bien. Pendant 15 ans, ça a paru incohérent pour nos proches mais avec le recul, on peut dire que ça nous a permis de réunir les armes pour développer le projet aujourd’hui. Dans le domaine de l’agriculture, il faut avoir plein de cordes à son arc. »

 

Il y a 3 ans, Valentin et Caroline achètent ce terrain vallonné de 5 ha qui comprend 2 ha de bois.

« Caroline savait que travailler dans le maraîchage toute seule était très difficile, ayant fait des études dans ce domaine. » Ils partent donc plutôt sur un projet autour d’un sujet qui les passionne : les plantes sauvages, aromatiques et médicinales.

 

Un an plus tard, après avoir travaillé avec l’association Altaïr, et aidé d’un voisin qui s’y connait, ils débutent donc la culture de plantes aromatiques et médicinales avec des plantes facilement commercialisables (thyms, sauges, romarin, hysope,…) en produits bruts ou transformés : herbes simples, sels aux herbes, mais aussi cosmétiques, alcools et sirops, les idées ne manquent pas, le créneau leur semble viable. Pour la partie « sauvages », ils planchent sur la récolte de baies de cynorhodon, d’aubépine, de genévrier,  et de racines. Pour les lieux de vente, ils privilégient AMAP, marchés et groupement d’achats.

 

L’entreprise a été créée rapidement mais l’activité se développe petit à petit. Leur souhait de rester libres dans leurs décisions, d’avancer à leur propre rythme les a amené à refuser un statut où ils pourraient recevoir des aides à l’installation mais rentrer dans un cadre d’activité contraignant. Caroline est donc cotisant solidaire, un statut qui correspond plus à leur contexte. Valentin, lui, n’a aucun statut, aucune reconnaissance.

 

Quelqu’un en Ariège m’a dit que les plantes sauvages étaient « mille fois plus » nutritives que les plantes domestiquées, cultivées. Revenir vers une consommation de chasseur-cueilleur serait-elle une  réponse de plus aux carences d’une alimentation industrielle aseptisée ? L’idée d’aller désormais à la chasse de mon repas m’enchante et me fait me sentir plus relié à mon environnement naturel, « plus animal » en quelque sorte. Mais rendre cela compatible avec mon rythme de vie actuel demanderait plusieurs gros chantiers : apprendre à connaître les plantes, déménager à proximité d’une nature exempte de pollution, et adapter mon rythme de vie, mes loisirs, mon travail en fonction !

 

Ce projet d’activité s’accompagne aussi d’une volonté de vivre sobrement. Sans eau courante ni électricité, le couple vit dans une yourte qu’ils ont construit eux-mêmes. Avec l’aide d’un sourcier, ils ont alors creusé un puits pour subvenir à leurs besoins propres et à celui de leurs cultures. En cas de besoin, une source d’eau potable ou la citerne du hameau sont accessibles à proximité.

 

Ils nous font aussi visiter leur séchoir, à 200 mètres de là, un bâtiment haut de plusieurs mètres qu’ils construisent eux-mêmes, avec des matériaux locaux…et l' aide providentielle d'amis. Un beau chantier en perspective.

 

Encore quelques discussions, sourires et échanges de contacts et références, et nous prenons congé pour repartir vers la grande Ville, le weekend touche à sa fin. Sur le chemin du retour, plusieurs sentiments s'entremêlent :

la joie d’avoir rencontré des personnes ayant entamé la transition vers une nouvelle vie où ils semblent plus libres, en accord avec leurs principes et heureux, malgré l’ampleur de la tâche ;

la stupeur de voir les innombrables challenges qu’ils abordent avec le sourire ;

et l’impatience de continuer nos apprentissages, d’écrire notre propre histoire, grâce aux références qu’ils nous ont donné : « Plantes bio-indicatrices », de Gérard Ducerf, site d’Altaïr, syndicat des Simples).

 

Et pour la plus grande joie de tous, Caroline a accouché quelques mois plus tard d’un beau bébé naturel et sauvage...

 

« Toucher à tout, c’est bien.

Pendant 15 ans, ça a paru incohérent

pour nos proches mais avec le recul,

on peut dire que ça nous a permis de réunir les armes pour développer

le projet aujourd’hui.

Dans le domaine de l’agriculture, il faut avoir plein de cordes à son arc. »

Nom du projet : Plantas e Calhaus

Statut juridique : Cotisant solidaire

Nb de personnes impliquées dans le projet : 2

Date de création : 2012

Domaine d'intervention : Botanique agriculture

Activités principales : Culture, cueillette, récolte et transformation de plantes sauvages et aromatiques

 © 2015 by An Oasis In The Crisis.

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