Bienvenue dans l’antre du Café Plùm…
Notre équipe d’ Oasis In The Crisis est allée à la rencontre d’un lieu incontournable du Tarn, où se mêlent musique, littérature et gastronomie.
C’est à Lautrec dans le Tarn, un petit village médiéval haut perché que se situe le Café Plum.
Il faut tout d’abord se promener dans les ruelles pavées dont les façades en colombages ravissent nos yeux émerveillés, pour apercevoir ce panneau en fer forgé qui annonce l’entrée. C’est à droite que l’on tourne et sous cette porte qui s’ouvre, nous arrivons sur une cour intérieure avec au centre un arbre qui domine une assemblée de chaises et de tables qui invitent à prendre le thé. Continuons à avancer… Direction l’intérieur du Café Plum, une atmosphère chaleureuse nous enveloppe. Ici un bar avec des ardoises qui donnent l’eau à la bouche, en bas à droite, une cave où l’on entend des murmures sonores qui annoncent un concert le soir même, et au fond une librairie où l’on sent que l’on pourrait s’y perdre pendant des heures.
Non, nous sommes venus ici pour rencontrer Maiwen, qui est une des co-fondatrices du lieu. Elle nous attend et nous invite à nous asseoir à table avec elle.
S’ensuit trois bonnes heures d’échanges autour de la création du lieu, de ce qu’il offre, des difficultés que les fondateurs ont rencontrées et rencontrent encore aujourd’hui…Pourquoi se sont-ils lancés dans une telle aventure ? Pourquoi ici ?
Tant de questions que nous souhaitions aborder avec elle...Il faut dire que ce projet donne envie…Un Café culturel, lieu de rencontre intergénérationnel qui mélange les catégories sociaux professionnelles, les opinions politiques et les styles de vie. Ce n’est pas rien.
Pour parler du projet il faudrait des pages et des pages tellement cet échange fut riche et instructif.
Alors je vais essayer de faire au plus court :
Ce projet à la base émane d’un projet associatif qui a plus d’une dizaine d’année « Ma Case » qui œuvre dans la production d’artistes et d’albums dans le domaine des musiques du monde. Cette association a évolué vers une programmation itinérante sur le territoire du sud du Tarn. Projet porté par Kadiatou. La dynamique associative s’est mise en place. Stéphane est arrivé à la présidence et ils ont organisé ensemble le festival « Culture Vagabonde » autour des musiques du Monde dans le sud du Tarn. L’idée était de travailler avec les scolaires et de faire de la médiation.
Maiwenn, elle de son côté travaillait dans un réseau national des scènes de spectacles avec un festival autour de l’émergence. Ainsi elle a croisé régulièrement Kadiatou et elles se sont rendues compte qu’elles étaient sur les mêmes valeurs et dynamiques professionnelles.
Trio d’évidence et le début d’un projet ensemble.
Comment l’idée de Café Culturel est arrivée sur la table ?
C’est justement en se mettant autour de la table que ces trois « associés » ont exprimé leur envies, leurs rêves avec comme consigne de ne pas se mettre de limites.
C’est une opportunité immobilière à Lautrec qui a rendu décisive la création du projet. puis des négociations financières et accords des banques, non sans difficulté mais avec une réussite à la clé. Des accompagnements et soutiens financiers ont joué un rôle primordial notamment grâce à l’IES (initiatives pour une économie solidaire). Le capital de départ tout confondu était de 30 000 €.
Hier SARL et aujourd’hui SCIC (Société Coopérative d'Intérêt Collectif), le Café Plùm développe plusieurs activités : une librairie en partenariat avec la librairie Terra Nova à Toulouse, un café/bar restaurant avec des produits locaux, de la médiation interculturelle avec des interventions dans le milieu scolaire et de la programmation culturelle gérée par l’association Ma Case.
« L’identité du lieu correspond à un espace «engagé » qui prône les valeurs de l’économie sociale et solidaire. L’objectif n’est pas de constituer une « clientèle » mais un public d’utilisateurs. »
Concernant le mode de gouvernance ?
Chaque personne est égale à une voix. (En SCIC : chaque collège=une voix) mais il n’existe pas véritablement d’organisation en tant que tel. Néanmoins les rapports se sont toujours fait dans de la bienveillance sans hiérarchie.
« Des désaccords ont bien sûr existé mais ils ont été dépassés grâce à la communication, au respect, à la bienveillance et à l’intervention de tiers. Par exemple de faire appel à un DLA, dispositif local d’accompagnement (le cas du café) sur des points précis. Cela permet de ne pas travailler uniquement sur les objectifs individuels mais sur les objectifs du projet. Cela permet à chaque individu de retrouver le sens qu’il souhaite mettre dans le projet. »
Comment s’organise le mode de travail entre les trois associés ?
Au Café Plùm, chaque salarié ou associé prend en main un pôle du projet (librairie, restauration, finances…). Pour le pôle culturel, ils s’investissent tous. Les trois co-fondateurs avaient à l’origine une spécialisation dans le domaine culturel et événementiel (via l’association Ma Case).
Les bénévoles jouent-ils un rôle important dans le fonctionnement du Café Plùm ?
« Les bénévoles s’investissent comme ils le souhaitent selon les différents besoin du lieu. Le Café n’est pas véritablement un lieu d’accueil de bénévoles. C’est selon les besoins exprimés par le café que les bénévoles se positionnent sur telle ou telle chose à faire. Les personnes qui s’investissent sont relativement autonomes. Mais maintenant que la SCIC va se monter, cela va être nécessaire de réorganiser le fonctionnement des bénévoles entre autres car c’est un besoin. »
Quel est le public qui fréquente le café ?
« Le café aujourd’hui entretien un très bon rapport avec la population locale. Il constitue un espace convivial et chaleureux pour les accueillir. Ils viennent également facilement acheter des livres à la librairie du café. Néanmoins au début du projet, certains personnes ont eu peur et ont été intimidé par les livres. Ils venaient dans le café du village et se retrouvaient face à des « intellectuels » etc…petit à petit les gens se sont familiarisés avec le lieu et se sont ouverts aux propositions. C’est ce qui fait que le projet prend son sens. Le café possède véritablement une dimension de médiation culturelle par son accessibilité.
Les tranches d’âge : ce sont avec les jeunes (15-25 ans) que c’est le plus compliqué. Ils ne viennent pas.
On observe une fréquentation hétéroclite avec des gens qui viennent juste boire un pastis aux personnes plus sensibles à la culture et à ce qui est proposé.
Sur la partie spectacle les tarnais se déplacent aisément en voiture. Ils peuvent faire facilement 30 min de voiture pour voir quelque chose qui les intéresse. Concernant les livres, c’est plus localisé. »
Quelques thés et cafés plus loin et des échanges animés, nous arrivons à la fin de l’entretien avec Maiwen. Quelle force et sympathie ! Nous sommes tous-tes ébloui-e-s de connaître l’histoire de ce lieu dans lequel nous discutons tranquillement. Toutes les étapes et le travail que cela a nécessité. Nous nous rendons compte que cela est loin d’être aisé mais en même temps cela nous donne de l’espoir et nous mettons tout doucement à rêver à nos idées de projets….sans limites ni barrières…et si tout était possible ?
« Le café aujourd’hui
entretien un très bon rapport
avec la population locale.
Il constitue un espace convivial
et chaleureux pour les accueillir.
Ils viennent également facilement
acheter des livres à la librairie du café. »
Nom du projet : Café Plùm
Statut juridique : SCIC (Société Coopérative d'Intérêt Collectif)
Nb de personnes impliquées dans le projet : 3
Date de création : 2013
Domaine d'intervention : Culture,
Activités principales : Librairie, Café/Bar/Restaurant, médiation interculturelle, programmation culturelle.
Site internet : http://www.cafeplum.org/
© 2015 by An Oasis In The Crisis.