C’est au mois de février 2013 que mes compagnons et moi-même sommes arrivés à Anla, petite commune des Hautes-Pyrénées. C’est ici que nous rencontrons Irene, la créatrice de l’association “Serpettes et Chaudrons”.

Lovés devant les belles flammes de la cheminée avec une bonne tisane chaude, nous avons écouté notre hôte nous raconter l’histoire de son projet.

 

Irene est andalouse, elle vit ici depuis environ 3 ans et vient de terminer sa formation d’herbaliste à l’antenne d’Aspet de l’École Lyonnaise des Plantes Médicinales et des Savoirs Naturels (ELPMSN). A la suite de ce cursus, elle décide de se spécialiser dans la création de savons, de cosmétiques et bien d’autres élixirs à base de plantes aux vertus bénéfiques pour le corps.

Mais elle n'en reste pas là. Oui, l' objectif est la transmission de ses savoirs, sensibiliser pour montrer qu’il peut être plus simple, plus écologique et plus sain de fabriquer ses propres produits naturels.

Quel savon peut soulager une peau sèche ? Quel shampoing  peut rendre mes cheveux plus brillants ?  Irene connait les bienfaits des fleurs, des végétaux, de leur essence et macération. Que se passe-t-il quand on les mélange ? Quelle quantité faut-il mettre ? Comment peut-on utiliser ce laurier qui pousse dans notre jardin ? Et ces huiles essentielles qui sont dans mon placard depuis des années ? Notre sorcière « bien aimée » nous apprend à confectionner nous-même nos produits.

 

C’est ainsi que naît l’association « Serpettes et Chaudrons ». Par une approche ethnobotanique, écologique et locale, Irene propose des formations, des ateliers, des animations, des balades et des outils pédagogiques pour partager sa passion et ses savoirs.

En parallèle, elle a créé une mini-entreprise de fabrication de savons destinés à la vente. Avec le statut auto-entrepreneur pour tout ce qui est production, elle réalise ses produits dans un laboratoire certifié à Saverdun. Elle aimerait à terme rassembler ces deux activités principales dans l’association pour n'avoir qu’une entité juridique.

 

Elle témoigne : " aujourd’hui c’est un vrai combat de vendre des produits cosmétiques. La fabrication est très réglementée et toutes les étapes sont prétextes à taxation."

 

Mue par une véritable passion de la botanique et en réaction face aux lobbies industriels, Irene défend l'intérêt de se réapproprier les plantes qui nous entourent et de découvrir leurs innombrables bienfaits.

 

Notre curiosité enfin satisfaite, nous nous languissons de passer à la phase opérationnelle: fabriquer des savons!

Notre hôte a eu la gentillesse de nous animer un atelier de création de savons. Excités et  heureux, nous nous sommes mis au travail pour le reste de la journée.

 

 

“Quelle chance! Je ne connaissais pas du tout cet univers. J’ai pu ainsi repartir avec mon savon. J’ai appris que finalement il est bien mieux pour le corps et les cheveux d’utiliser un savon naturel. Ni paraffine, ni paraben et autres ingrédients douteux! Et puis, si on attend un peu, le cheveu devient encore plus beau et plus soyeux!”

 

 

 

Petit point juridique :

La législation actuelle permet à des non-médecins et des non-pharmaciens de vendre ou de de conseiller certaines plantes médicinales qui sont en vente libre (et leurs dérivés : huiles essentielles, compléments alimentaires, etc.), à condition de respecter le monopole pharmaceutique et de ne pas pratiquer l’exercice illégal de la médecine (le diagnostic médical étant réservé au seul médecin. (source : ELPMSM)